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Groupement national des Animateurs en Gérontologie
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Le GAG était présent sur 2 conférences lors des Assises des Soins en EHPAD
Credit photo : GAG

Le GAG était présent sur 2 conférences lors des Assises des Soins en EHPAD

publié le : 21 mars 2024

Les Assises des Soins en EHPAD sont des journées nationales organisées par Planète Grise (pour en savoir plus, cliquez sur ce lien) destinées "à toutes celles et tous ceux qui concourent à l’organisation des soins en Ehpad : médecins coordonnateurs, IDEC, cadres de santé, psychomotriciens, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychologues, psycho-gériatres, pharmaciens de PUI, orthophonistes, responsables des soins dans les ARS et les Départements et évidemment… directeurs et directrices d’Ehpad".

Depuis quelques années, le GAG est sollicité pour parler de l'animation sociale avec ces acteurs et c'est une très bonne chose : même si notre culture professionnelle est différente, le dialogue et la concertation avec le monde soignant sont nécessaires et pertinents. C'est aussi un signe que l'animation professionnelle est implantée et que même si nous peinons à franchir un plafond de verre en terme d'effectif, ce n'est pas tant une question de reconnaissance que de faiblesse de moyens dans un secteur en souffrance actuellement.

La conférence "Les familles : ennemies ou alliées des professionnels de l'accompagnement ?".

Laurent FREMONT, auteur du rapport sur le droit de visite en EHPAD (que vous pouvez retrouver dans la rubrique "ressources", à droite de cet article) était le grand témoin de cette séquence, en compagnie d'Annah KUHN LAFONT, directrice des conseils des familles et de la médiation pour le groupe Domus Vi et de Pauline ALLAIN, la présidente du GAG.

L'intervention de Laurent FREMONT a permis d'orienter les échanges sur les éléments qui ont conduit à légiférer sur droit de visite en EHPAD. Son rapport visait à « honorer la mémoire des personnes disparues pendant le Covid à l’écart de leurs proches » et « formuler des recommandations d’ordre juridique, éthique ou pratique susceptibles de restaurer le lien de confiance entre les personnes accueillies, leurs proches et les professionnels » (citation d'un article publié sur le site d'ASH, que vous pouvez retrouver en intégralité ici). Les propos qu'il a tenu s'inscrivaient pleinement dans cette direction, avec une réelle volonté de traiter ce sujet intelligemment, de façon claire mais dépassionnée pour éviter les écueils de l'opposition stéréotypée et frontale. Son message : insister les fondamentaux qui permettent d'affirmer l'importance de la présence des proches.

Pauline ALLAIN a naturellement pu prolonger ce constant en commençant par souligner que le rapport entre les familles et les animateurs s'était renforcé pendant la crise, car ces derniers ont été des relais mieux identifiés et précieux pour maintenir des liens sociaux entravés par les fermetures des établissements au public. Mais ce lien était déjà important avant et demeure déterminant aujourd'hui, car les animateurs sont accessibles, tant par leur présence physique dans les couloirs ou les espaces de vie que par leurs compétences relationnelles. Les animateurs n'abordent pas la question de l'organisation du soins ou des repas, qui préoccupent souvent les familles, mais leur implication dans la dynamisation de la vie sociale leur permet d'apporter des informations qui sont cruciales pour les familles. Le fait que nous aussi concerné par l'exercice des droits des personnes est une source importance de discussions.

Nous travaillons aussi sur l'accompagnement des rôles sociaux des proches dans les établissements. Nous endossons régulièrement le costume de médiateur entre les familles et l'établissement en facilitant la compréhension des codes propres à notre secteur, pour permettre à tous d'y trouver une place et les moyens de s'y exprimer. Le rôle de proches doit à la fois perdurer sur le fond, car les liens affectifs demeurent, mais aussi évoluer car l'environnement social diffère. Pour illustrer cette complexité qui peut être apprivoisée quand on la comprend, Pauline ALLAIN a parlé d'une expérimentation qu'elle mène sur son établissement. En partant du constat que de nombreuses familles s'impliquent en tant que bénévoles, elle a travaillé sur la formalisation d'une charte spécifique pour les "proches bénévoles". Cette dernière permet d'aborder des spécificités qu'une charte classique du bénévolat n'aborde pas et répond à un enjeu d'accompagner l'évolution du rôle des proches dans un habitat à la fois individuel mais aussi collectif.

La conférence sur "l'intégration de l'animation dans le soin".

C'est David SEGUELA, coordonnateur général du GAG, qui intervenait sur cette conférence en compagnie d'Audrey WARGNIER, aide-soignante en EHPAD et zoothérapeute. Dès la préparation de l'intervention, nous avions identifié que la formulation du titre de la conférence posait problème, même s'il correspond à questionnement important pour les soignants. La première partie de l'intervention s'est donc focalisée sur la nécessaire explication que le sens du mot "intégration" est contre-productif, car il induit que les animateurs devraient adopter les normes et les valeurs de la culture du soin qui est majoritaire dans le secteur médico-social ou hospitalier. Ce pré-supposé ne permet pas de poser des bases saines pour que les soignants et les animateurs coopérent, alors que c'est une nécessité pour franchir un cap qualitatif dans l'accompagnement des personnes âgées.

Cette erreur vient d'une confusion liée (entre autres explications !) à l'interprétation du terme "animation". Une des clés pour dépasser ce problème consiste à comprendre que les animateurs et les soignants ont des perceptions et des utilisations différents en termes de sens et d'effectivité :

  • Pour les animateurs, l'animation est une compétence "dure" (hard skill en anglais), un métier à part entière, construit sur des bases éthiques et déontologiques relevant de l'intervention sociale. Les fondamentaux professionnels visent le maintien ou la réactivation des rôles sociaux, l'accompagnement de la vie sociale, l'exercice des droits (citoyenneté) et le rapport à la culture.

  • Pour les soignants, l'animation est une compétence "douce" (soft skill), une aptitude relationnelle qui vient compléter des compétences techniques spécifiques. Elle permet une évolution de la relation "soignant-soigné" en développant chez les soignants des compétences relationnelles, créative et d'organisation. Mais les objectifs professionnels sont différents de ceux des animateurs : quand ces derniers se focalisent sur les relations sociales, les soignants priorisent généralement la dimension thérapeutique.

Il existe un espace où les animateurs et les soignants peuvent et doivent travailler ensemble, notamment sur ce que nous qualifions "le quotidien social" et plus globalement la simple notion de convivialité. Une fois que les soins sont réalisés (hygiène, soins infirmiers, rééducation) il existe un espace où le relationnel sortant strictement de la relation soignant-soigné doit exister : distribution du courrier, temps du repas (qui sera aussi un temps de soin si une assistance est nécessaire) ou une convivialité spontanée (relation de voisinage, visites, etc...). Ce quotidien social est l'affaire de tous. L'animateur y participe mais il travaillera aussi sur la dimension "culture et loisirs", en phase avec les attentes et les envies des personnes, sur des démarches citoyennes (exercice des droits, débats, vote, expression), la communication sur la vie sociale ou encore le montage de projets et de partenariats.

C'est un sujet sur lequel nous allons revenir lors de la GAG-conf' prévue le mardi 2 avril de 11 h 00 à 12 h 30. Si vous êtes intéressés, bloquez votre créneau et allez lire l'article déjà en ligne sur ce sujet.

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