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13 acteurs du secteur du Grand Âge alertent sur une situation budgétaire critique.
Credit photo : Envato + GAG

13 acteurs du secteur du Grand Âge alertent sur une situation budgétaire critique.

publié le : 30 avr. 2024

13 des principales organisations de gestionnaires du secteur du Grand Âge ont publié le 19 avril dernier un communiqué de presse pour alerter les pouvoirs publics et l'opinion sur la situation budgétaire actuelle des établissements et services à domicile. Les professionnels de terrain, toutes disciplines confondues, le mesurent de plus en plus, et les animateurs aussi naturellement ; nous avons de nombreux retours qui attestent de réductions (parfois très conséquentes !) des budgets d'animation.

Que penser des 75% d'établissements déficitaires annoncés dans le communiqué ?

Le chiffre a de quoi interpeller : 75 % des établissements et services clôtureront l'exercice 2023 en déficit. Mais quels sont les points de repères concrets à avoir en tête pour mieux comprendre sa signification ?

La FHF (Fédération Hospitalière de France) annonçait 85% de ses établissements déficitaires en 2022, contre 45 % seulement en 2019. Dans le secteur privé, là encore la préoccupation est de mise, sachant qu'en plus de la hausse des prix liées à l'inflation, subie par toutes les structures, l'affaire "Orpéa" a aussi eu des conséquences significatives, avec un recul de 3% du taux d'accueil.

Globalement, c'est un autre repère qui interpelle : le déficit moyen par établissement augmente de façon significative. En 2022, il était de 3 226 euros par personne accueillie. En 2023, il atteindrait 3 850 euros, soit une augmentation de presque 20 %.

Dans un article publié sur le site de Capital en juin 2023, Charles Guépratte (Directeur général de la FEHAP) expliquait : “En 2019, le déficit moyen des établissements s’élevait à 30.000 euros, ce chiffre est passé à 260.000 euros en 2022”. Presque un an après, la situation s'aggrave donc encore...

Des moyens financiers qui vont à l'encontre des préconisations des derniers rapports...

La Défenseure des droits appelle de ses vœux une augmentation significative des ratios d'encadrement, suivant en cela les préconisations de diverses organisations professionnelles. Son point de repère ? 8 soignants et animateurs pour 10 personnes âgées, ce qui permettrait de se rapprocher de ce qui se pratique dans les pays européens qui font référence en matière d'accompagnement (10 pour 10 en général dans les pays du nord). Pour rappel, il est de 6 pour 10 en France actuellement, chiffre à pondérer en prenant en compte le niveau d'absentéisme record dans les EHPAD (8,9 % en 2023, soit 32,5 jours en moyenne) et les difficultés rencontrées pour remplacer ces personnels en arrêt.

Dans un contexte déjà fragile, et sachant que les dépenses en personnel représentent 75 à 90 % du budget des structures, comment envisager une augmentation des ratios d'accompagnement qui sont pourtant indispensables ?

D'où viennent les difficultés ?

Pour les organisations gestionnaires qui se mobilisent, 3 causes conjoncturelles et structurelles se conjuguent :

  • le financement incomplet voir absent de certaines mesures de revalorisation salariale.

  • l'impact de l'inflation sur l'énergie et l'alimentation qui n'est pas prise en compte dans les tarifs votés par les Conseils Départementaux.

  • des surcoûts liés à l'augmentation des taux d'intérêts des emprunts.

En 2023, un fond d'urgence de 100 millions d'euros avait été mis en place. Il est jugé "notoirement insuffisant", "comme l'ont été les précédents (...) mis en place depuis 2012.

Quelles actions sont annoncées ?

Les marges de manoeuvre sont réduites : les conseils d'administration sont invités à adopter des motions rappelant que "la situation des structures est liée à un contexte général" pour mieux en appeler à "une action immédiate et volontariste des pouvoirs publics", aux niveaux national et départemental. Sur ce second niveau, la conséquence directe serait une augmentation significative des tarifs pour prendre en compte l'évolution réelle des coûts.

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